Fiche pédagogique: la sexualité

Les fiches pédagogiques qui accompagnent chacun des épisodes du balado s’adressent principalement aux intervenant.e.s de milieu jeunesse et ont pour objectif de les renseigner sur les enjeux liés à la sexualité humaine, et plus spécifiquement ceux de la diversité sexuelle et de genre.

Retrouvez le contenu de la fiche d’intervention ci-dessous, ou en version PDF téléchargeable.

L’épisode 1 du balado Seggs* sur la sexualité se trouve ici.

Seggs* est un projet de Les 3 Sex*, financé par le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie du Québec/Secrétariat à la condition féminine.

 

 

Qu’entend-on par sexualité?

La sexualité est un thème infiniment large qui s’inscrit dans chacune de nos vies à travers cinq dimensions : biologique, psychoaffective, socioculturelle, relationnelle et morale. La dimension biologique concerne le corps humain, dont les changements corporels ainsi que la santé reproductive. Le côté psychoaffectif de la sexualité touche notamment l’estime de soi/l’image corporelle et les émotions. La sphère relationnelle renvoie en grande partie aux relations humaines et aux différents types de communications. La dimension socioculturelle implique les normes
sociales et les scriptes sexuels qui touchent à la sexualité, ainsi que les lois sur le consentement, par exemple. Finalement, la notion de moralité dans la sexualité touche les valeurs et croyances qui guident les individus à travers leur sexualité (Santé Montréal, 2016). Afin d’être qualifiée de « saine », notre sexualité doit être en cohérence avec nos valeurs, elle doit être égalitaire (sans relation de pouvoir), ainsi que respectueuse envers nous-mêmes et les autres, notamment par l’entremise d’un consentement libre, éclairé et préférablement enthousiaste (CIUSSS, 2023).

 

Pourquoi est-ce qu’une éducation à la sexualité inclusive est nécessaire?

En partant du fait que chaque élève est différent.e, a une histoire, un développement et des expériences uniques, il est important que le matériel didactique utilisé pour l’éducation à la sexualité soit représentatif d’une multitude de sujets (Descheneaux et al., 2018). L’UNESCO (2023) stipule l’importance d’une éducation à la sexualité complète (ESC) afin de « doter les enfants et les jeunes des connaissances, des compétences, des attitudes et des valeurs qui leur permettent de vivre en bonne santé, dans le bien-être et la dignité ; d’instaurer des relations sociales et sexuelles respectueuses ; d’envisager l’impact de leurs choix sur leur propre bien-être et celui des autres ; et de comprendre et d’assurer la protection de leurs droits tout au long de leur vie. »

Si on se fie simplement aux normes sociales et à certains programmes d’éducation à la sexualité actuels, qui ne tendent pas vers une approche inclusive, on peut supposer que plusieurs jeunes (surtout de la diversité sexuelle et pluralité des genres) se retrouvent dans un flou vis-à-vis leur réalité. L’éducation à la sexualité inclusive ne permet pas seulement aux jeunes queer de mieux comprendre ou réfléchir leur sexualité, elle est bénéfique pour tou.te.s (ex : jeunes cisgenres et hétérosexuel. le.s).

Quelques bénéfices pour l’ensemble des élèves qui reçoivent cette éducation

  • Réduit l’intimidation et le harcèlement (Action Canada, 2023)
  • Réduit une vision stéréotypée des rôles de genre (Action Canada, 2023)
  • Augmente la pensée critique (Action Canada, 2023)
  • Favorise une bonne santé mentale globale (Action Canada, 2023)
  • Augmente la confiance en soi (Descheneaux et al., 2018)
  • Augmente une santé sexuelle et reproductive saine (Descheneaux et al., 2018)
  • Diminue la prise de risque dans la sexualité (Action Canada, 2023)
  • Diminue les tentatives de suicides (Action Canada, 2023)
  • Etc.

Lexique de l’épisode

L’hétéronormativité renvoie au fait de prendre pour acquis qu’une personne est automatiquement hétérosexuelle, mais aussi de croire que l’hétérosexualité est supérieure aux autres orientations sexuelles. Par exemple, ce phénomène est vu lorsqu’une personne s’identifiant comme garçon/homme, se fait demander s’il a une petite amie. Dans ce cas, on assume de facto que puisque c’est un garçon/homme, il est attiré par une personne s’identifiant comme fille/femme. Ce biais peut avoir plusieurs conséquences, notamment l’invisibilisation et la stigmatisation des autres sexualités, mais aussi une pression à « paraître » hétérosexuel.le.

En effet, par sa socialisation, une personne queer pourrait vouloir être perçue comme hétérosexuelle afin d’être mieux traitée socialement. De plus, ça met une pression supplémentaire sur les personnes queer de devoir constamment avoir à faire un choix entre dévoiler son orientation sexuelle et amoureuse ou vivre de manière non authentique (Killermann, 2017).

Le principe est similaire à la cisnormativité. Il s’agit, d’une part, de concevoir qu’il n’existe que deux identités de genre : les filles/femmes et les garçons/hommes. Ceux et celles-ci sont défini.e.s et décidé.e.s par le monde médical selon le sexe assigné à la naissance (être une fille c’est avoir une vulve et être un garçon c’est avoir un pénis). La cisnormativité renvoie aussi au fait de prendre pour acquis que tout le monde, tout individu, s’identifiera à son sexe assigné à la naissance… que toute personne sera donc cisgenre, malgré que nous savons qu’il existe une pluralité d’identités de genre (ex : personnes trans et/ou non binaires). Finalement, cette vision réductrice induit l’idée que les personnes cisgenres sont supérieures (elles ont plus de valeur) aux personnes trans et/ou non binaires.

Les conséquences d’invisibilisation, de stigmatisation et de pression au coming-out sont aussi causées par la cisnormativité (Killermann, 2017). Comme si les personnes trans et/ou non binaires avaient le devoir constant de justifier leur « différence » ou leur identité aux autres.

 

Réflexions

Cette section se veut un levier de réflexions pour les professionnel. le.s oeuvrant auprès des jeunes. Voici quelques questions sur la sexualité qui favoriseraient une introspection afin d’améliorer ou bonifier vos approches professionnelles d’intervention en éducation à la sexualité.

  • Sur une échelle de 1 à 10, à combien j’évalue actuellement mes connaissances sur les réalités des jeunes de la diversité sexuelle et de genre?
  • Quelles est/sont la/les dimensions de la sexualité (biologique, psychoaffective, socioculturelle, relationnelle et morale) où je me sens le plus outillé.e à aborder avec les jeunes? Pourquoi?
  • Quelles est/sont la/les dimensions de la sexualité (biologique, psychoaffective, socioculturelle, relationnelle et morale) où je me sens le moins outillé.e à aborder avec les jeunes? Pourquoi?
  • Quels sont mes préjugés en lien avec la sexualité humaine?
  • Que puis-je faire pour remédier à la situation lorsque je présente certains préjugés?

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